La question du rapport de l’écrivain à l’argent revient sur le tapis, à travers le magazine Scratch. L’écrivain Jonathan Franzen y a apporté une approche nouvelle, au cours d’un entretien.

Le rapport entre l’argent et l’écrivain, selon Franzen

Dans un premier temps, cet auteur parle de l’évolution du monde de l’édition. Selon lui, on édite moins de jeunes auteurs, en revanche, les avances sont bien plus conséquentes. Du coup, rares sont les livres sérieux se vendant bien. Notons que Jonathan Franzen vient de sortir une traduction du satiriste Karl Kraus, le « Kraus Project ». À travers l’œuvre se dévoilent peu à peu de vives critiques sur la société de consommation et ses conséquences culturellement négatives.                               Pour Franzen, l’écrivain doit connaître la « pauvreté inhérente à l’humanité ». Le vrai romancier n’écrit pas pour l’argent et n’en gagne pas. Pour lui, un livre sérieux n’aligne pas des clichés, mais au contraire les élimine. A l’en croire, les auteurs de Twilight, Hunger Games ou Da Vinci Code auraient ainsi produit des œuvres non sérieuses. A l’instar de Marc Lévy, qui aurait fait un chiffre d’affaires de 80 millions, ils sont pourtant bien payés.

La surprise vient de Chine

Alors que, dans les grands pays occidentaux, le bon goût littéraire semble avoir disparu, il en va autrement en Chine. Les œuvres de grands auteurs occidentaux y sont traduites en chinois et se vendent par centaines de milliers. Il semble que les intellectuels réagissent ainsi après les interdictions de ces livres, durant l’ancien régime. Le fait reste là, malgré tout : des auteurs occidentaux se vendent mieux en traduction chinoise.

Faut-il alors que l’écrivain commence d’abord par des œuvres amusantes ? De cette façon, l’éditeur y gagnerait et lui aussi. Une fois riche et célèbre, il pourrait ensuite s’atteler à écrire une œuvre pleine de sens.